mars 2019

Calder-Picasso

Au Musée Picasso, ils sont trop forts…
D’abord parce qu’ils ont sous la main un écrin sublime dont ils savent utiliser le potentiel.
Ensuite parce qu’ils se débrouillent toujours pour faire de l’original avec du classique.
Une expo à ne pas rater donc tant elle est délicate et joliment mise en scène.

 

Miroir, admiration, mimétisme, rivalité, superposition, les oeuvres d’Alexander Calder et Pablo Picasso discutent, se chevauchent et se mélangent.
Evidemment les mobiles sont de Calder, mais pas tous…
Les peintures de Picasso, mais pas toutes…
Le cubisme c’est Picasso, mais pas que…
Les sculptures en acier, c’est Calder, et bien non…
On s’amuse à essayer de deviner qui a fait quoi.
On perçoit l’agacement de Picasso, crâneur, devant le talent et la délicatesse de Calder.
Et la fascination de Calder devant la puissance de Picasso.
Le parcours s’articule autour des thématiques chères à ces deux monstres, qui démontrent un lien charnel avec l’espace, le vide, la pesanteur, l’abstraction et le mouvement.

 

Il faut surtout prendre le temps de lire les textes et descriptions qui ponctuent les salles, et la chronologie finale où on apprend que c’est Marcel Duchamp qui donnera le nom de “mobile” aux sculptures de l’américain Calder. Parce qu’elles bougent bien sûr, mais aussi parce que mobile en français ça veut dire “motivation”.
Visionnaire le Marcel.
Et cette petite phrase assassine de Calder lors d’une exposition à Paris en 1932 “J’ai entendu dire que Picasso était venu à la galerie (…) dans l’espoir de piquer quelque chose qui pourrait lui servir, je suppose”
Amis artistes, bonsoir.