mars 2019
mars 2019
C’est le choc des titans à la Fondation Vuitton. A nouveau.
Schiele s’en va et Gauguin entre.
Basquiat repart et Joan Mitchell s’empare des murs.
Vous allez en entendre parler de la sublime collection impressionniste de Samuel Courtauld. De ce Manet jamais exposé, de ces Cézanne sombres, de ce Van Gogh de carte postale.
Alors, nous avons décidé de nous intéresser plutôt à ce mécène d’exception, d’une extrême modernité dans ses choix artistiques et sociétaux et sans lequel l’Angleterre ne serait pas tombée amoureuse des impressionnistes français.
Samuel Courtauld est l’héritier d’une famille d’industriels anglais qui a fait fortune tout d’abord dans la crêpe de soie puis dans la viscose.
C’est en 1922, devant un paysage de Cézanne que Courtauld est frappé par “la magie” de l’impressionnisme.
En seulement quatre ans, ce discret philanthrope acquiert 22 toiles emblématiques des plus grands peintres modernes français de l’époque, et en fait don à la National Gallery Millbank (la Tate aujourd’hui).
Parallèlement à cette inestimable donation, il constitue sa propre collection et achète en 1925 ses deux toiles les plus chères (dans tous les sens du terme), La Loge d’Auguste Renoir et l’énigmatique Un Bar aux Folies Bergères d’Edouard Manet. Ce qui ne l’empêche pas de compléter son immense collection de Cézanne, dont le magnifique Joueurs de Cartes.
Virginia Woolf dira de Samuel Courtauld qu’il était si fasciné par ses tableaux qu’il en oubliait ses invités lors des nombreuses soirées qu’il donnait avec sa femme Liz dans leur Home House.
En 1932, au grand désespoir de la Tate qui espérait bien récupérer le butin, il crée le Courtauld Institute of Art, dans sa propre demeure et avec ses propres tableaux.
Et toc.
Fermée pour cause de (grosse) rénovation, la Courtauld Gallery, aujourd’hui hébergée dans la Somerset House, a trouvé en lieu et place de la FLV un garde-meuble assez élégant.