janvier 2020

Datsha Underground

“Paris est le seul lieu du monde où il existe de ces maisons éclectiques où tous les goûts, tous les vices, toutes les opinions sont reçus avec une mise décente”
Balzac, Fille Ève, 1839

 

C’est donc ce constat parisien de Balzac, et non les vacances d’été de Khrouchtchev, qui a inspiré cette Datsha dont le seul but, du sous-sol au plafond est d’enrichir nos expériences.

 

Impressionnés, nous avons découvert la cuisine ultra créative d’Alexia Duchêne.
Bluffante et talentueuse, la jeune cheffe propose un épatant menu en 7 services qui associe le raffinement d’une cuisine d’inspiration végétale et l’audace d’associations téméraires.
On a absolument tout adoré, de la Saint Jacques posée sur lit de crème crue, ciboulette brulée, raifort, à la selle d’agneau, porridge d’épeautre, en passant par la pomme de terre, jaune d’œuf et agrumes.
Les desserts nous ont enchantés – rafraichissant sorbet oseille, fenouil, pommes et filet d’huile d’olive et une création toute en rondeur autour de la betterave et des saveurs caramélisées du riz au lait.
Épaulée par João, qui travaillait déjà avec elle chez Passerini, par Sam le pâtissier, Paul le roi des fourneaux et Farouk qui sublime une vaisselle minutieusement choisie, Alexia nous a offert un des plus beaux moments gustatifs de cette rentrée.

 

Noyés dans les mots divins de Benoit, le sommelier passionné, intarissable sur la biodynamie et l’engagement des vignerons, nous avons dégusté des vins de Géorgie, d’Espagne et d’Allemagne et une surprenante Wild Beer du Yorkshire.

 

Bercés par la play-list funky-disco-80’s, il était temps de faire connaissance avec Alexandre Rapoud, fondateur de cette Datsha hardie, dont l’imagination n’a d’égal que le nombre d’idées à la seconde.
“A partir de février, on proposera le menu gastronomique d’Alex au RdC, et au premier on va servir des assiettes à la carte, d’inspiration plus bistrot.
D’ici quelques mois, au sous-sol, on va ouvrir le Spoutnik, un bar audiophile avec programmation musicale et DJ sets..
Et là je pense confier le mur de la cour à un street artist.
Tu connais Alex mon meilleur pote et directeur de la Datsha ?
Tu sais que la brique qu’on a utilisé pour les murs date de l’empire Austro-Hongrois ?
Tu ne veux pas un digestif ?”

 

Retour de Benoit avec un rhum de la Barbade.
Et tout en sirotant le breuvage ambré, on se dit qu’Honoré a bien fait de les inspirer ces trois Alex, surdoués de l’inventivité et du partage.
Refuge amical douillet et passionné, leur Datsha mérite tous les honneurs.
Il faisait froid dehors, il faisait (presque) bouillant dedans.