juin 2019

Le Maquis

“Les chefs ont l’impression que vous n’êtes pas contents”…
“Ah bon ?…. C’est bizarre, on est super content et c’est délicieux !”
“Ca doit être la chaleur. Vous savez, celle dont on parle non stop sur les chaines infos, celle qui dépasse les prévisions les plus sataniques, celle qui frappe de Carcassonne à Nantua et qui rafle toutes les infos sur son passage…”

 

En plus, on les a vraiment aimé ces garçons (anciens du Chateaubriand), qui cuisinent à la bonne franquette, la fenêtre et la porte de la cuisine ouvertes, qui se foutent des réseaux sociaux et qui ont un compte Insta endormi.
Ici l’idée c’est de faire plaisir aux clients, à ceux qui ont pris le maquis et qui se sont serrés sur la banquette en sky rouge.

 

Derrière le buisson de bruyère, on a dégoté des bulots qu’on a trempé dans une mayo au piment qui déchire.
Près du ruisseau on s’est rafraichi d’un maigre de ligne cru aux amandes fraiches, olives vertes et kumquats.
On a péché le poulpe qu’on a cuisiné en salade et le cabillaud accompagné d’une caponata encore croquante.
En haut du sentier on a fait tout juste saisir le paleron de boeuf recouvert de coeurs d’artichauts croustillants et roquette aux anchois.
Le filet de poulette aux salicornes attendait sagement derrière le cyprès.
Le sorbet à la faisselle et le clafoutis abricot se sont laissé déguster à la fraiche en haut des calanques.
Roman a sauté comme un cabri toute la soirée de talus en talus pour assurer un service impeccable et Paul et Albert sont sortis de leur tanière odorante pour déposer quelques assiettes.

 

Merci les garçons pour ce moment.