février 2020
février 2020
La cuisine de Contraste est le fruit de six mains, trois jeunes talents et une bonne dose d’audace et d’invention culinaire.
Contraste porte bien son nom car ils sont partout, les contrastes.
Il y a d’abord les restes magnifiques du décor de feu le Bien Aimé, ses dorures, ses moulures et ses fioritures, bousculés par une déco design chic.
En cuisine ça se marche sur les pieds mais ça sort des assiettes de compétition.
Il faut dire qu’après Substance, dans le 16e, Stéphane Manigold a confié les rênes de son nouveau bébé à du lourd.
Kevin de Porre, passé par Kei et le Shangri-La, défend son terroir Catalan.
Erwan Ledru, ex Arnaud Nicolas, Le Meurice et Lasserre, prône les beaux produits de sa Bretagne.
Et il y a aussi Tess Evans-Mialet qui, du haut de sa jeune carrière, balance des desserts à l’assiette du futur.
En salle, les sommeliers Sébastien et Nathan sont expérimentés et le service rôdé.
A la carte, évidemment de beaux produits de saison et de qualité, traités avec respect et pas mal d’originalité, en association terre-mer, brûlés, twistés, condimentés, confits…
Œufs du poulailler et de rivière, betterave, anguille fumée.
Barbue de petits bateaux, poireaux brûlés.
Seiche, crosnes bretons, oseille.
Volaille cour d’Armoise, oignon, daïkon.
Les desserts de Tess qui ont beaucoup fait parler les gourmands et les curieux, osent les mélanges de saveurs. Le chocolat, algues, kasha nous a impressionné, mais pas autant que le dessert à l’orange et grenade, impossible à décrire, mais très possible à savourer.
Une belle maison qui envoie une cuisine rajeunie et décomplexée.